En octobre, les autorités ont fermé l’école Lhamo Kirti, qui fait partie du monastère de Kirti, dans le district de Dzoge, à l’est du Tibet. Les 500 derniers jeunes moines, sur un total d’environ 1600, ont été transférés en deux groupes en septembre et octobre de cette année dans un internat d’État [voir Tibet Information du 29 octobre 2024 ; UM]. Des informateurs de Radio Free Asia ont appris que les moines, âgés de 6 à 17 ans, vivaient à l’internat dans des « conditions proches de celles d’une prison ». Il leur serait interdit de quitter l’enceinte de l’internat ou de rencontrer leurs parents. L’enseignement se ferait exclusivement en chinois. En cas de maladie, les moines ne bénéficieraient que d’une assistance médicale insuffisante. Certains moines qui avaient tenté de s’échapper du site auraient été arrêtés et seraient désormais traités « comme des criminels ».
Si les parents expriment le souhait d’une visite, ils sont tenus en échec par diverses excuses. S’ils continuaient à faire pression pour obtenir des visites, ils seraient menacés de prison. Au lieu de cela, les parents ont été forcés de signer une déclaration selon laquelle ils acceptaient « l’éducation patriotique » de leurs enfants en étudiant la « pensée de Xi Jinping ». Le « 14ème plan quinquennal pour l’éducation de base de la préfecture de Ngaba », où se trouve le monastère de Kirti, prévoit de « renforcer le sentiment de communauté de la nation chinoise » et appelle à « l’intégration des écoles, des classes mixtes et des logements mixtes pour tous les groupes ethniques ».
L’International Tibet Network (ITN) a publié une vidéo dans laquelle 3 personnes concernées décrivent avec force leur situation et les conséquences de la politique linguistique.
Radio Free Asia, 31 octobre 2024, TableMedia, 13 novembre2024 // Dr. Uwe Meya
Vidéo (35 min) : https://www.youtube.com/watch?v=uRupx8973lY
Photo : Capture d’écran Instagram