Deux villages qui doivent être évacués suite à la construction d’un barrage dans le district de Dege font l’objet de perquisitions et d’une « éducation politique » depuis mars. La construction prévue de plusieurs barrages fera disparaître sous les flots des villages et des monastères dont les peintures murales ont parfois une grande valeur culturelle et historique, et avait déclenché des protestations de la population locale.
Selon un communiqué publié par Huang Jun, secrétaire du Parti et vice-directeur du chef-lieu du district de Chamdo, sur le canal WeChat officiel de la municipalité de Wonpotoe, « des milliers de cadres » se sont rendus dans les villages concernés de Chage et Zhouge pour enquêter sur « les conflits et les risques potentiels pour la sécurité ». Les cadres auraient procédé à « des enquêtes, des observations et des interrogatoires de porte à porte ». Des cadres ont également effectué des patrouilles dans plusieurs villages et monastères afin de renforcer le « contrôle social ».
Dans le district de Drakkar, la démolition du monastère d’Atsok, datant du 19ème siècle, a commencé. Il sera remplacé par la construction de la centrale hydroélectrique de Yangchu.
Il a été interdit aux habitants de prendre des photos ou des vidéos de la démolition et de les diffuser. Ils n’ont pas non plus le droit de visiter le monastère. Selon des informateurs, un Tibétain a été arrêté et interrogé pour avoir diffusé des photos de la démolition et du dalaï-lama sur WeChat.
Pendant ce temps, les moines du monastère vivent dans des logements provisoires et l’inventaire du monastère est conservé dans un entrepôt d’une localité voisine.
Tibet Watch, 29 mai et 6 juin 2024 // Dr. Uwe Meya
Photo : Tibet Watch